Cancer
de prostate
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A qui s’adresse le traitement du cancer de prostate
Le cancer de la prostate est une maladie fréquente mais qui ne donne pas de symptômes pendant de nombreuses années. C’est pourquoi il est proposé aux hommes de 50 à 75 ans, un dépistage par un toucher rectal, permettant de palper la prostate, et une prise de sang (PSA).
Le diagnostic de cancer de la prostate est fait par biopsies de la prostate, en fusion d’image le plus souvent désormais avec les images de l’IRM prostatique. Il s’agit de recueillir lors d’un prélèvement par voie rectale, sous anesthésie locale ou générale, des fragments de prostates qui seront analysés au microscope à la recherche d’un cancer.
Un bilan complémentaire peut ensuite être proposé. Il s’agit parfois d’une scintigraphie osseuse voir d’une tomographie par émission de position (TEP choline).
Le traitement du cancer de la prostate est proposé dans le but de guérir, lorsque la maladie est localisée à l’intérieur de la prostate. Le traitement peut passer par la surveillance dans un certaine mesure, la radiothérapie et la chirurgie principalement.
Lorsque le cancer a dépassé la prostate, des traitements médicaux sont proposés dans un but de freination.
Comment se passe le traitement du cancer de prostate
Traitement médical
Pour qui ?
Le traitement médical du cancer de la prostate a pour objectif de ralentir voir de stopper le plus longtemps possible, l’évolution du cancer de la prostate. Il est proposé lorsque le cancer est sortit de la prostate. Il s’agit d’une hormonothérapie.
Comment ?
Il s’agit le plus souvent d’une injection par une infirmière à domicile, tous les 1 à 6 mois, en fonction du produit utilisé, au long cours. Le but de ce traitement est de supprimer la sécrétion de l’hormone mâle (testostérone), carburant du cancer de la prostate.
Radiothérapie
L’irradiation de la prostate, par l’extérieur du corps (radiothérapie conformationnelle, Arc Thérapie) ou par l’intérieur (curiethérapie) à pour but de détruire les cellules cancéreuses. Ces traitements sont réalisés par les radiothérapeutes. Ces traitements sont efficaces et souvent réservés aux patients les plus âgés, après 70-75 ans. La radiothérapie externe se passe en une trentaine de séances (du lundi au vendredi pendant 1 mois et demi à deux mois) afin de “bruler” progressivement la prostate. La curiethérapie est réalisée sous anesthésie au cours d’une hospitalisation d’un à trois jours. L’implantation dure 1h30 environ.
Traitement chirurgical
Préparation
Une hygiène quotidienne suffit la semaine qui précède l’opération. Une douche plus propre avec un savon antiseptique prescrit par le chirurgien et délivré en pharmacie est nécessaire la veille de l’intervention
Une dépilation ou un rasage peut être nécessaire.
L’entrée à la clinique se fait 2h avant l’intervention.
Anesthésie
Anesthésie générale.
Opération
La prostatectomie radicale ou prostato-vésiculectomie totale est réalisée mieux de nos jours assistée d’un robot chirurgical (Da Vinci). Il s’agit de retirer la prostate et les vésicules séminales par de mini-incisions. La vessie est ensuite raccordée à l’urètre et une sonde urinaire est laissée en place pendant 7 jours pour guider la cicatrisation. La prostate entièrement retirée (sortie par un agrandissement modéré de l’incision) est envoyée en analyse au laboratoire pour avoir plus d’informations sur le cancer. L’avantage de la chirurgie robot assistée par rapport à un abord ouvert ou laparoscopique classique, concernent le temps de récupération après intervention, la continence urinaire et la préservation des érections. Notre établissement à jugé important d’investir pour cela dans l’acquisition d’un robot da Vinci dès 2012. Un traitement complémentaire par radiothérapie est possible après chirurgie, si nécessaire. Un curage ganglionnaire est parfois nécessaire durant la même intervention et par la même incision.
Durée de l’intervention
Entre 1 heure 30 et 3 heures.
Séjour à la clinique
2 nuits puis retrait de la sonde urinaire une semaine après.
Autres traitements
D’autres traitements voient le jours. L’Ablatherm est un traitement permettant de détruire la prostate par des ultrasons au cours d’une anesthésie et d’une courte hospitalisation. Cette technique peut être proposée après 70 ans dans certaines conditions particulières et en cas de refus des moyens de traitements de référence.
Recherche en cours sur des traitements focaux comme la photothérapie dynamique ou la cryothérapie.
Après traitement du cancer de prostate
Traitement médical
L’hormonothérapie peut être source de fatigue, de baisse de la libido, de prise de poids et d’ostéoporose après plusieurs années.
Une surveillance régulière du taux de PSA et de testostérone est proposée.
L’efficacité du traitement peut durer de nombreuses années. Lorsqu’il n’est plus efficace, des modifications de traitements sont proposées.
Radiothérapie
La radiothérapie est bien supportée.
Une surveillance du taux de PSA est ensuite proposée. Celui-ci peut s’élevé initialement lorsque les cellules prostatiques sont détruites. Le résultat final est visible après un an parfois.
Traitement chirurgical
La douleur est très modérée. Après coelioscopie, la présence de gaz dans le ventre après intervention, peut entraîner un inconfort voir une douleur dans les épaules, rapidement réversible et soulagée par les traitements habituels.
Les fils de suture se résorbent complètement en un mois. Il n’est donc pas nécessaire de les enlever.
Les efforts physiques sont déconseillés pendant 1 mois.
Les bains sont déconseillés pendant 2 semaines et remplacés par des douches.
Une consultation de contrôle est prévue à un mois de l’intervention pour la cicatrisation et les résultats de l’analyse de la prostate et du PSA, puis à 3 mois avec un nouveau dosage du PSA.
La surveillance est ensuite progressivement espacée jusqu’à devenir annuelle.
Résultats du traitement du cancer de prostate
Traitement médical
PuceLe traitement médical est efficace pour stopper la maladie pendant plusieurs années mais pas pour la guérir.
Radiothérapie
ou PuceLa radiothérapie est aussi efficace que la chirurgie mais ne permet pas tout traitement de rattrapage en cas de récidive du cancer.
PuceLa curiethérapie semble donner d’aussi bons résultats pour certains cancers de la prostate mais ne permet pas tout traitement de rattrapage en cas de récidive du cancer.
Traitement chirurgical
PuceL’efficacité de la chirurgie ouverte, coelioscopique ou robotique sont les mêmes en terme de rémission du cancer. La chirurgie robotique a confirmé au fil du temps, son avantage en terme de rapidité de recouvrement d’une continence urinaire normale et en terme de préservation de la fonction érectile.
PuceLe résultat est bon et la surveillance est plus simple après chirurgie puisque l’on repart à 0 avec un objectif de PSA indatable. La chirurgie est proposée aux patients les plus jeunes et les plus en forme, jusqu’à 75 ans environ car le risque de rechute sur une durée de vie plus longue est plus important et un traitement complémentaire par radiothérapie peut être proposé après chirurgie ce qui n’est pas toujours le cas après radiothérapie ou curiethérapie.
Aspects administratifs du traitement du cancer de prostate
Prise en charge
Prise en charge par la Sécurité sociale.
Complément possible de prise en charge par la Mutuelle.
Arrêt de travail
Le traitement médical hormonal peut nécessiter un arrêt de travail.
De 24-48h après chaque séance de radiothérapie.
De 2 à 3 semaines après curiethérapie.
De 2 à 4 semaines après traitement chirurgical, pris en charge par la Sécurité sociale.
De 2 à 3 semaines après Ablatherm.
Complications du traitement du cancer de prostate
La liste des complications se veut exhaustive et donc longue, au risque d’inquiéter inutilement le lecteur alors que celles-ci sont rares.
Traitement médical
Baisse de la libido
Il ne s’agit pas à proprement parler d’une complication mais plutôt d’un effet normal de la “castration chimique”.
Fatigue
Douleur musculaire
Ostéoporose
Après plusieurs années de traitement, une fragilisation osseuse peut apparaître et nécessiter un traitement spécifique.
Radiothérapie
Urinaire
Les rayons délivrés sur la prostate peut être source de brûlures vésicales ou urétrales entraînant alors besoins fréquents, urgents ou douloureux d’uriner. Il peut apparaître du sang dans les urines.
Sexuels
La brûlure des nerfs de l’érection peut être responsable d’une impuissance d’apparition progressive.
Digestives
La brûlure du rectum peut être source de saignement dans les selles et de besoins fréquents ou douloureux d’aller à la selle.
Traitement chirurgical
Hématome
Il peut être volumineux mais se résorber spontanément. Le saignement peut dans des cas extrêmes nécessiter un traitement radiologique ou chirurgical pour arrêter l’hémorragie.
Infection ou retard de cicatrisation
Un abcès intra-abdominal est rare.
Un retard de cicatrisation de la peau est rare.
Impuissance
Dès que possible, les nerfs de l’érection sont préservées de manière à conserver les érections. Dans d’autres cas, ces nerfs sont lésés et une impuissance immédiate peut être transitoire ou définitive. Le traitement de l’impuissance peut être envisagé ensuite.
Incontinence
Souvent transitoire dans les suites de la chirurgie, une incontinence urinaire peut être observée. Son traitement peut ensuite passer par la rééducation ou une chirurgie correctrice. Il est utile de voir un kiné spécialisé une à deux fois avant prostatectomie pour apprendre les mouvements d’auto rééducation conseillés pendant le mois qui suit l’intervention.